Professeur de musique, Musicien, Journaliste spécialiste industrie 4.0
Impact des changements climatiques sur l’eau potable au Québec : les infrastructures devront être améliorées
Impact des changements climatiques sur l’eau potable au Québec : les infrastructures devront être améliorées

Impact des changements climatiques sur l’eau potable au Québec : les infrastructures devront être améliorées

Les changements climatiques continuent leur avancée, l’eau potable deviendra un sujet chaud. Ianis Delpla, membre de la Chaire de recherche sur l’eau potable de l’Université Laval, expose l’état des lieux de la chaine d’approvisionnement en eau potable au Québec, dans le cadre du 88e congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas).

Les changements climatiques ont un impact sur la qualité de l’eau à la source, qui ne cesse de se détériorer au fil du temps. La capacité de traitement à enlever de manière efficace la matière organique dans l’eau, et de respecter les cibles d’abattement de micro-organismes demande de l’adaptation. 

Les épisodes de contamination sont en hausse alors il faut adapter le traitement et utiliser plus de produits chimiques pour garder la qualité de l’eau. Il y a aussi une problématique d’encrassement rapide des membranes filtrantes utilisées en station d’épuration des eaux. Leurs durées de vie sont évaluées à la baisse. 

Il faudra de nouvelles étapes de traitement pour accroître la résilience à ces événements. Tout ceci occasionne des coûts supplémentaires pour le maintien de la qualité de l’eau. Ianis Delpla explique qu’il faudra redimensionner les ouvrages pour tenir compte des exigences du futur. 

Les tempêtes peuvent complètement désorganiser le système de communication et les systèmes électriques qui servent au bon fonctionnement de l’usine de traitement de l’eau. Les épisodes de froid extrême en hiver résultent de blocages de prise d’eau par la glace et impose l’interruption du pompage de l’eau en usine pendant de longues périodes. 

Impacts sur la santé humaine

La hausse des températures veut dire aussi des épisodes de pluie extrêmes en fréquence et en intensité. Les risques biologiques sont accrus alors que la pluie accentue la pression sur le système de traitement des eaux. On a qu’à se remémorer la tragédie de Walkerton, en Ontario, de mai 2000. L’approvisionnement en eau a été condamné à l’E. coli après des épisodes de fortes pluies. 

Il y a aussi les risques chimiques. L’accroissement des produits de désinfection a des effets potentiels sur le cancer de la vessie et sur la reproduction, selon le chercheur. À partir de la matière organique de l’eau qui a été désinfectée au chlore, le trihalométhane se forme dans l’eau. Ce composé chimique est cancérigène et sa concentration doit être maintenue à un seuil de 80 parties par milliard pour ne pas porter atteinte à la santé des gens. 

Ianis Delpla rappelle que l’un des principaux trihalométhanes de l’eau potable est le chloroforme. On ne peut pas simplement augmenter les agents de désinfection pour contrer la pollution de l’eau. En période de pluie, les trihalométhanes doublent en présence. Ils sont grandement conservés après 24 heures dans le réseau de distribution. La Chaire de recherche en eau potable de l’Université Laval est en développement pour optimiser le traitement de l’eau en période de pluie. 

Ianis Delpla rappelle la notion de seuil écologique comme étant le moment où le retour en arrière est impossible. La pollution peut altérer de façon permanente la qualité de l’eau. Le monde n’a pas fini de changer.

Leave a Reply

Your email address will not be published.