Professeur de musique, Musicien, Journaliste spécialiste industrie 4.0
Le Devoir : média numérique
Le Devoir : média numérique

Le Devoir : média numérique

« Je sens un appel de plus en plus fort des médias à s’adapter à la société », dit Mme Chouinard en visioconférence avec les étudiants. Après 111 ans d’existence, voici le chemin qu’emprunte le quotidien considéré comme celui des intellectuels québécois.

DEVOIR Marie-Andrée Chouinard copy

Il y a une révolution médiatique depuis une quinzaine d’années. Le Devoir a évolué de journal papier à un média numérique qui diffuse sous de multiples formes : application Le Devoir, infolettres, vidéos, et sur les réseaux sociaux. La version papier du journal est le condensé du meilleur de la production journalistique de la journée.

En plus, on y ajoute des histoires exclusives qui ne se retrouvent pas dans la version numérique. Elle ajoute : « Sur la version papier, des nouvelles de la veille peuvent être rapportées tout en étant enrichies d’une analyse qui ajoute une perspective différente. » La rédactrice en chef souligne que Le Devoir est dorénavant prioritairement un média numérique. Le journal a gagné, entre autres, l’année passée le premier prix d’Excellence générale en publication numérique, de la Fondation des prix pour les médias canadiens.

Depuis 2010, Le Devoir s’est joint à YouTube. On y retrouve reportages, podcasts, critique, et des entretiens en direct avec des spécialistes sur un sujet d’actualité. Le Devoir veut améliorer sa signature sur les vidéos qu’il produit afin de les rendre reconnaissables auprès du public. Il y a aussi une intention de rejoindre un lectorat plus jeune à travers cette aventure de vidéojournalisme.

Pour Mme Chouinard, la mission d’aller chercher une nouvelle audience est une mission réussie : « Évidemment, on ne s’assoit pas sur nos lauriers. C’est un début. » La rédactrice en chef explique qu’ils ont créé une signature Le Devoir, notamment avec une série nommée Identité. Sur la chaine YouTube du média, cette série qui compte 41 vidéos de trois à six minutes. La série présente « des portraits d’individus animés par une cause, partageant leur vision du monde et leur rapport à ce qui les entoure. »

Le nouveau lectorat du Devoir
Au-delà de la version papier et de ses habitués de longue date, le nouveau lectorat du journal se retrouve sur le numérique, l’application Le Devoir est un exemple. « Ce lectorat est avide d’histoires qui sont le reflet de ce qui se passe dans notre société. » L’histoire de Julien Lacroix en est une illustration. « C’était une vedette qui s’était faite le porte-parole d’une campagne dénonçant les agressions sexuelles, et on trouvait qu’il y avait là tous les éléments pour faire un sujet d’intérêt public », explique Mme Chouinard.

L’humoriste Julien Lacroix a été visé par des allégations d’agression et d’inconduites sexuelles par neuf femmes en juillet 2020. Cet article de Julien Lacroix est le plus lu dans toute l’histoire du Devoir. Pour la rédactrice en chef : « il y avait là une réalité sociale importante à dénoncer et un travail d’enquête extrêmement solide ».

D’autres articles du genre sont prévus dans l’avenir pour le journal. Pour certains lecteurs, ce traitement de l’information est attribué à sombrer dans la facilité, mais Le Devoir y voit de la pertinence à travers ce type de sujet qui met en scène le vedettariat.

La cellule : Engagement

Mis en branle dans quelques semaines, l’objectif de cette cellule sera de trouver des manières de tisser des liens avec la communauté de lecteurs. « Un des mandats est d’être proactif sur les réseaux sociaux. Plutôt qu’être à la merci des commentaires, nous voulons essayer de nous-même créer le dialogue, » précise Mme Chouinard. Elle veut que les commentateurs s’écartent des théories du complot.

La diversité des voix est importante au sein du journal. Le Devoir se tourne vers l’avenir. « Une des parties difficiles de notre rôle de gestionnaire est de faire des choix. » Elle spécifie que le journal a décidé de couvrir les questions d’identité, de genre, de racisme, de sexisme. Ce sont des sujets de société qui interpellent les jeunes. Ces sujets divisent la population.

Les journalistes ont un rôle d’andragogue, et donc d’apporter des éclaircissements sur ces sujets importants. Les différents types d’écrits journalistiques doivent aussi être expliqués selon Mme Chouinard, car les lecteurs ont de la difficulté à les reconnaitre. De plus, le rôle des médias dans la société doit être transmis au public.

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